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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/412

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» La citoyenne de S. A. qui avait organisé la sortie, se trouvant rendue de fatigue, propose de se réunir quelque part.

» Nous nous rabattons sur la salle Ragache. Là, il fallut nommer une autre citoyenne pour reprendre l’expédition, la fatigue de madame de S. A. après une aussi longue marche ayant dégénéré en intolérables douleurs dans les jambes.

» Je fus désignée pour la remplacer, alors on me fit monter sur un billard et je dis ma pensée que n’étant plus assez nombreuses pour aller à Versailles, nous l’étions assez pour aller soigner les blessés aux compagnies de marche de la Commune.

» Les autres se rangèrent de mon avis et notre départ fut convenu pour le lendemain. Il eut lieu quelques jours après. La citoyenne de S. A. put encore nous accompagner jusqu’à l’état-major de la garde nationale.

» À l’état-major le chef prit mon nom et me donna un laisser-passer moi et les citoyennes qui m’accompagneraient.

» Je demandai alors de quel côté il fallait nous diriger ; on me conseilla de partir par Neuilly. Le Mont Valérien avait tonné la veille, nous voulions voir s’il ne serait pas resté des blessés non découverts dans les champs.

» Il se trouva vingt femmes pour m’accompagner.

» Nous voilà parties pour la porte de Neuilly. En chemin beaucoup de personnes nous donnèrent de la charpie et des bandes : j’achetai chez un pharmacien les médicaments nécessaires et nous voilà fouillant Neuilly pour voir s’il ne restait pas des blessés et ne nous doutant pas que nous étions en plein dans l’armée de Versailles.

» Arrivées à un certain endroit, nous apercevons des gendarmes et, sentant le danger, nous nous arrêtons. Mais il était impossible de passer.