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LA COMMUNE

AVANT-PROPOS

Quand la foule aujourd’hui muette,
Comme l’Océan grondera,
Qu’à mourir elle sera prête,
La Commune se lèvera.

Nous reviendrons foule sans nombre,
Nous viendrons par tous les chemins,
Spectres vengeurs sortant de l’ombre,
Nous viendrons nous serrant les mains.

La mort portera la bannière ;
Le drapeau noir crêpe de sang ;
Et pourpre fleurira la terre,
Libre sous le ciel flamboyant.

(L. M. Chanson des prisons, mai 71.)


La Commune à l’heure actuelle est au point pour l’histoire.

Les faits, à cette distance de vingt-cinq années, se dessinent, se groupent sous leur véritable aspect.

Dans les lointains de l’horizon, les événements s’amoncellent de la même manière aujourd’hui avec cette différence, qu’alors, surtout la France s’éveillait, et qu’aujourd’hui c’est le monde.

Quelques années avant sa fin, l’Empire râlant s’accrochait à tout, à la touffe d’herbe comme au rocher ; le rocher lui-même croulait ; l’Empire, les griffes saignantes, s’accrochait toujours, n’ayant plus au-dessous de lui que l’abîme, il durait encore.