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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/93

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gouvernement, déposa sa démission sur la table et fut emmené par des révolutionnaires à Belleville où, disaient-ils, on le demandait.

Autour de Trochu se rangeaient les Bretons, comme naïfs et têtus, le gardant, ainsi qu’ils auraient fait d’une Notre-Dame dans les landes d’Armorique ; ils attendaient ses ordres, mais Trochu n’en donna pas.

Pendant ce temps, quelques membres du gouvernement, escomptant la bonne foi de Flourens et des gardes nationaux, sortirent sous divers prétextes et mirent pour trahir le temps à profit.

Picard faisait battre le rappel et le 106e bataillon de la garde nationale composé entièrement de réactionnaires, vint sous la conduite d’Ibos, dont le courage était digne d’une meilleure cause, se ranger à la grille de l’Hôtel-de-Ville.

Le 106e criant : Vive la Commune ! on le laissa entrer.

Bientôt 40 000 hommes entourèrent l’Hôtel-de-Ville et « pour éviter un conflit », dit Jules Ferry, les conventions étant faites les compagnies de Flourens devaient se retirer.

Moins naïf que les autres, le capitaine Greffier, avait arrêté Ibos, mais Trochu, Jules Favre et Jules Ferry donnant de nouveau leur parole de la nomination de la Commune promirent en outre que la liberté serait garantie à tous, quelle que fût l’issue des événements.

Les membres du gouvernement restés à l’Hôtel-de-Ville se groupèrent dans l’embrasure d’une fenêtre d’où l’on voyait rangés les hommes du 106e bataillon.

Millière à ce moment ayant l’idée d’une trahison probable, voulait faire appel aux gardes nationaux des faubourgs, mais Flourens refusa, disant que c’était une défiance inutile, la parole étant donnée. — Millière se rangeant à son avis, renvoya son bataillon qui était venu se ranger sur la grève.