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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/94

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La foule s’était calmée devant l’affiche qu’on placardait annonçant la nomination de la Commune par voie d’élection ; ceux qui confiants rentrèrent chez eux apprirent le lendemain avec stupeur la nouvelle trahison du gouvernement.

Ferry, qui était allé rejoindre Picard, revint à la tête de colonnes nombreuses qui se rangèrent en bataille.

En même temps, par le souterrain qui allait de la caserne Napoléon à l’Hôtel-de-Ville arrivaient de nouveaux renforts de mobiles bretons. — Trochu l’avait dit, ils allaient :

Monsieur de Charette a dit à ceux de chez nous :
Venez tous ;
Il faut combattre les loups.

Le gaz ayant été éteint pour le guet-apens, les Bretons, baïonnette en avant, se glissaient par le souterrain, tandis que les bataillons de l’ordre conduits par Jules Ferry entraient par la grille.

Blanqui ne se doutant pas qu’on pouvait manquer ainsi à sa parole, fit remettre à Constant Martin l’ordre d’installer à la mairie du 1er arrondissement le docteur Pilot en remplacement du maire Tenaille-Saligny. À la porte de la mairie un soldat croise la baïonnette, Constant Martin relève le fusil et entre avec ses amis. À la salle du conseil, Méline épouvanté va chercher le maire non moins épouvanté ; il remet les sceaux et le coffre-fort aux envoyés de Blanqui. Mais le soir la mairie était reprise. — Flourens était sorti avec le vieux Tamisier entre deux haies de soldats ; Blanqui et Millière sortirent également, le gouvernement n’osant pas d’abord montrer son mépris de la parole donnée ; — le soir même du 31 octobre avait lieu à la Bourse une réunion des officiers de la garde nationale à propos des événements des trois derniers jours.

Comme on criait du dehors : Tous les officiers à leurs