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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/97

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chu ne débarrasserait pas bientôt la France des criminels qui y causaient tant de désastres afin qu’il leur fût permis de revoir la mer, les rochers de granit durs comme leurs crânes, les landes où s’ébattent les poulpiquets et de danser aux pardons les jours où armor est en fête.


IV

du 31 octobre au 22 janvier

Les voilà revêtus du linceul de l’empire,
S’y ensevelissant et la France avec eux,
Et le nain foutriquet, le gnome fatidique
Cousant le voile horrible avec ses doigts hideux.

(L. M. Les Spectres.)

Oui, c’était bien l’Empire ! les prisons pleines, la peur et les délations à l’ordre du jour, les défaites changées en victoires sur les affiches.

Les sorties refusées ; le nom du vieux Blanqui secoué comme un épouvantail devant la bêtise humaine.

Les généraux, si lents devant l’invasion, se hâtant de menacer la foule.

Juin et décembre à l’horizon, plus épouvantables que par le passé.

Jules Favre, qu’on ne peut accuser de forcer le tableau dans des vues révolutionnaires, raconte ainsi la situation vis-à-vis de l’armée.

« Le général Ducrot qui occupait (le 31 octobre) la porte Maillot, apprenant l’échec du gouvernement n’attendit pas les ordres, il fit prendre les armes à sa troupe, atteler ses canons et se mit en marche vers Paris ; il ne rétrograda que quand ce fut fini. »

Ducrot pour cette fois n’était pas en retard, aussi il s’agissait de la foule.

Jules Favre, dans le même livre, dit à propos de la