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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/98

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théorie soutenue par Trochu à propos des places abandonnées par l’armée.

— Quant à la perte du Bourget, le général déclara qu’elle n’avait aucune signification militaire et que la population de Paris s’en était émue fort mal à propos. L’occupation du village avait eu lieu sans ordre et contrairement au système général arrêté par le gouvernement de Paris et le comité de la défense : il aurait toujours fallu se retirer.

(Jules Favre, Le Gouvernement de la Défense nationale, 1er volume.)

C’était bien le même Jules Favre qui sous l’Empire avait dit audacieusement : Ce procès peut être regardé comme un fragment d’un miroir brisé où le pays peut se voir tout entier — (il s’agissait des corruptions du régime impérial) ; mais nul homme ne résiste au pouvoir, il faut qu’il tombe.

La République de septembre en était aux plébiscites. — Or, tout plébiscite, grâce à l’apeurement, à l’ignorance, donne toujours la majorité contre le droit, c’est-à-dire au gouvernement qui l’invoque.

Les soldats, les marins, les réfugiés des environs de Paris votèrent militairement et peut-être on ajouta les trois cent mille Parisiens qui s’abstinrent, de sorte que la défense nationale compta 321 373 oui.

Les bruits de victoires ne cessaient pas. Le général Cambriel avait accompli tant d’exploits qu’on ne croyait pas à un seul.

La légende courait que les malfaiteurs du 31 octobre avaient emporté de l’Hôtel-de-Ville l’argenterie et les sceaux de l’Etat.

Après le plébiscite du 3 novembre, le gouvernement annonça qu’il allait remplir ses promesses et procéder à des élections municipales.

Pendant ce temps, les prévenus du 31 octobre étaient toujours en prison, mais lorsqu’ils comparu-