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Page:Michel - Prise de possession.djvu/17

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V


Unis, le monde entier ne vous résisterait pas, disait Vercingétorix aux Gaulois.

Le temps des Gaules a passé, ainsi passe celui de France, et ceux qu’on opprime, ne sont pas unis. Ils ne s’unissent que pour tomber sur d’autres esclaves dont ils rapportent à leurs maîtres empereurs, roi du glaive autrefois, financiers aujourd’hui, les dépouilles sanglantes.

Allons les Bagaudes, les Jacques, vous qui portez le collier de misère aussi dur que le collier de fer des aïeux, c’est la veillée des armes, causons en attendant l’heure !

L’été, dans vos grandes plaines, monte âpre et pénétrante l’odeur des foins, coupés au soleil d’été ; des senteurs des champs se dégage, une sorte de rêve, le rêve de la liberté.

Si l’homme n’était l’esclave d’un autre homme la nature serait belle.

Belle même sous la neige d’hiver où elle s’endort, fatiguée des germinal et des fructidor de l’année.

Le travailleur, lui, ne peut dormir, il faut qu’il peine sans relâche pour que ses maîtres ne fassent rien ; les uns crèvent à la peine, les autres à l’engrais.

Entends-tu, paysan, ces souffles qui passent dans les vents ? ce sont les chansons de tes pères, les vieux bardits gaulois.

« Coule, coule sang du captif, rouge, la terre fleurira ; rouge comme les verveines, et le captif sera vengé. »

Pourtant depuis des mille et des cents ans, tous les fils de gaule et du monde, captifs du capital s’en vont aux égor-