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Page:Michel - Prise de possession.djvu/19

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apprends leur la révolte afin qu’ils aient enfin la sociale, la République du genre humain.

Refuse tes deniers pour payer les limiers qui te mordent, refuse tout, afin que vienne plus vite la grève dernière, la grève de misère.

Et toi compagnon, qui traîne en filant la comète par les nuits froides, les lambeaux de ta blouse de travail ou de ton habit noir loqueteux, qu’attends-tu pour prendre ta place de combat, n’espère ni ouvrage ni secours.

Gouvernants et financiers ont autre chose à faire que de s’occuper de toi.

S’ils eussent été intelligents, le peuple patient comme il l’est aurait reculé l’échéance.

Tant mieux, ce ne serait un bonheur pour personne, pas même pour eux. — On étouffe dans le coupe-gorge social et ceux, quels qu’ils soient, qui ont un cœur d’homme salueront la libre aurore du XXe siècle.

Toi qui ne possède rien, tu n’as que deux routes à choisir, être dupe ou fripon, rien entre les deux, rien au delà, pas plus qu’avant — rien que la révolte.

Est-ce que le vagabond n’est pas condamné parce qu’il n’a pas volé, serait-ce cela que tu attends camarade, ou espérais-tu passer dans l’illustre pègre ou on vole par millions, où tout est à vendre ; n’y a-t-il rien qui te dise c’est l’heure de l’éveil, et vous qui possédez la nuit du 4 Août ne vous tente-t-elle pas cette fois, elle serait mille fois plus grande et plus belle que celle des aïeux, elle prendrait le monde.

Le sens de l’acquisivité existe encore chez l’homme autant que chez la bête, mais il ne faut pas croire qu’il dure, de plus en plus, s’élargit l’intelligence. Les choses qu’on craignait s’élucident. Le jour se fait sur les choses éternellement incomprises. Le communisme commence à se dessiner, personne ne possède en propre le soleil qui l’éclaire, l’océan qu’il parcourt ; en jouit-il moins ? ainsi, toutes choses seront à tous sans être partagées. Cette transformation est imminente, les événements étant plus prompts qu’on ne les at-