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Page:Mikhaël-Lazare - La Fiancée de Corinthe, 1888.djvu/32

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blond et les figues vermeilles pour les offrir à ce Christ.

Le prêtre, aux jeunes filles.

Arrêtez !

Apollonia

N’est-ce pas le sacrifice qui lui agrée ? Se contente-t-il de fleurs, exige-t-il le sang d’un agneau sans tache.

Le prêtre

C’est lui, l’agneau. C’est lui la victime de l’éternel sacrifice. Si tu veux être sa servante, abandonne tes dieux.

Ménœchos

Ne le crois pas, Apollonia.

Apollonia

Abandonner les dieux ? Ceux qui adorent le sanglant Mithra ou le noir Sérapis ont-ils pour cela délaissé Kypris et Démèter ? (Elle va vers l’autel et dit dans la posture des suppliantes) : Toi, Christ, qui es assis près de Zeus dans le divin Olympos…

Le prêtre

Tais-toi, blasphématrice ! Si tu veux être chrétienne, il te faut oublier tes autels salis. Car mon Seigneur est le seul Seigneur et ne veut pas d’idole à ses côtés.

Apollonia

Il ne faudra plus alors, qu’entourée des jeunes filles, j’aille honorer Poseidaôn. Je ne le prierai plus