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Page:Mikhaël-Lazare - La Fiancée de Corinthe, 1888.djvu/52

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Apollonia

C’est moi, si tu le veux, qui te garderai…

Apollonia

Oublions tout, mon aimée. Viens ; mes lèvres réchaufferont tes lèvres, tes mains ranimées presseront les miennes, tu me rendras mes baisers et je m’endormirai sur ta poitrine.

Apollonia

Oui, si tu le veux, tu t’endormiras près de moi et nous nous réveillerons pour nous aimer d’un éternel amour. Mais il faut que tu me suives ; il faut que tu descendes les degrés funèbres et que tu traverses de noirs pays. Alors nous arriverons à la couche où nous serons heureux. Plus jamais les étrangers ne viendront nous lasser de leurs paroles, et les soleils qui luiront sur nous seront radieux comme notre tendresse.

Manticlès, l’enlaçant dans ses bras.

Je t’aime.

(La porte de la maison s’ouvre et Bérénikè paraît une lampe à la main.)

Scène VII

MANTICLÈS, APOLLONIA, BÉRÉNIKÈ
Bérénikè

Quelles paroles ai-je entendues ? A-t-on perdu dans la Hellas le respect de l’hospitalité ? Quel vent de corruption est passé sur nous pour que l’hôte souille la maison, pour que les servantes impudiques se livrent aux étrangers ?

(Apollonia s’avance.)