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Page:Mikhaël-Lazare - La Fiancée de Corinthe, 1888.djvu/53

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Bérénikè

Qui es-tu, prostituée ?

Apollonia, arrachant son voile.

Ma mère !

Bérénikè la regarde et laisse tomber sa lampe.

Dieu !

Apollonia

Que viens-tu faire ici ? Viens-tu troubler ma première nuit d’amour ?

Bérénikè, terrifiée.

Apollonia !

Apollonia

Va-t’en ! Tu n’as plus de pouvoirs sur moi. Jadis tu m’as arrachée aux sanctuaires vénérés. Pour te sauver de la mort, tu m’as vouée à ton dieu. Tu m’as condamnée à vieillir parmi les vierges, à jamais exilée du bien-aimé. Ils ont menti, tes prêtres ! Il a menti, ton dieu !

Bérénikè

Seigneur, ceux que tu ressuscites se lèvent-ils contre toi ?

Manticlès

Bérénikè, qu’as-tu fait ? Iphis me l’avait promise. Toi, tu l’as donnée au roi des Juifs impurs, et les paroles magiques de tes chrétiens ont fait mourir ma fiancée.

Apollonia

Tu as accompli le sacrifice et le sacrifice est inutile ; car mon amour est plus puissant que Jésus.