Aller au contenu

Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de table, et Lechat, prenant mon bras, m’entraîna très vite, en me disant qu’il allait me montrer ses exploitations agricoles… Et nous partîmes…

Débarrassé de sa femme. Lechat était redevenu gai, vif, loquace et plus vantard que jamais. Il me supplia de ne pas croire un mot de ce qu’elle avait raconté pendant le déjeuner et m’affirma sur l’honneur qu’il était libre-penseur, qu’il ne croyait ni à Dieu, ni au diable, et qu’au fond il se moquait pas mal du peuple, quoique socialiste… Il me confia aussi qu’il avait une maîtresse à la ville, pour laquelle il dépensait beaucoup d’argent, et que toutes les belles filles de la campagne raffolaient de lui.

— Ah ! la pauvre femme, conclut-il, comme je la trompe ! comme je les trompe toutes !

Nous visitâmes les étables, les écuries,