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Page:Mirecourt - Lamartine.djvu/15

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à cette époque[1], le talent se révèle déjà sous l’inexpérience.

On tint conseil à Milly pour savoir quel état on allait donner à l’aîné de la maison. Le père, vieux soldat, désirait qu’Alphonse embrassât la carrière des armes.

Mais ce n’était pas l’avis de la tendre mère.

César déployait en vain ses glorieux drapeaux et courait d’un bout de l’Europe à l’autre avec nos armées triomphantes ; elle ne se laissa point éblouir et refusa de jeter son fils au milieu des hécatombes humaines offertes à la victoire.

Elle l’envoya passer quelque temps à Lyon, au retour du collège ; puis elle ob-

  1. Voir ses Adieux au collège de Belley. — Tome I des Méditations, p. 349.