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Page:Mirecourt - Lamartine.djvu/22

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mère, d’un coup d’œil, avait vu les impressions.

« Elle vint le lendemain s'asseoir à mon chevet.

« — Te voilà donc revenu, mon pauvre enfant ! dit-elle. Que tu es pâle ! que tu parais triste ! Qui m’aurait dit qu’à vingt-deux ans je verrais mon enfant flétri dans la sève de son âme et de son cœur !

« Je bondis à ces mots, comme si ma mère, en me parlant ainsi, eût manqué de respect à un souvenir que je respectais en moi mille fois plus que je ne me respectais moi-même.

« — Oh ! de grâce ! lui dis-je en joignant les mains et avec un accent de supplication sévère, ne me parlez pas avec