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Page:Mirecourt - Lamartine.djvu/48

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Ouvrant alors son volume, le colonel lut à haute voix :


« Terre où les fils n’ont plus le sang de leurs aïeux,
Où sous un sol vieilli les hommes naissent vieux… »


— Apprenez que je suis jeune et que j’ai du sang chaud dans les veines ! dit avec fougue le lecteur en s’interrompant. Mais permettez, j’achève :


« Où sur les fronts voilés plane un nuage sombre,
Où le fer avili ne frappe que dans l’ombre… »


Corbleu ! mon épée vous prouvera le contraire, et nous allons nous battre à l’instant même, au grand jour, si vous n’effacez pas de votre œuvre ces vers ignominieux.

— Pardon ! dit Lamartine avec calme :