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Page:Mirecourt - Rachel,1854.djvu/27

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vous écrivez bien, docteur !) Tout cela planté sur un corps grêle, mais d’une certaine élégance de poses, de mouvements et d’attitudes. Une voix timbrée, sympathique, du plus heureux diapason, et, par-dessus tout, très-intelligente, rendit attentif mon esprit distrait et plus disposé à la paresse qu’à l’admiration. (Allons donc ! Été comme hiver, les actrices ont toujours stimulé votre enthousiasme.) Cette physionomie étrange, cet œil plein de feu, ce corps grêle, cette voix intelligente, c’était Mlle Rachel : elle disait pour son début le rôle de Camille dans Horace.

« L’impression vive et profonde (Ah ! oui, trop vive et trop profonde !) que me causa du premier coup cette jeune tragédienne réveilla en moi de confus souvenirs.

« À force d’interroger ma mémoire, je me rappelai une physionomie singulière, jouant le rôle de la Vendéenne au Gymnase ; je me rappelai aussi une jeune fille pauvrement vêtue, chaussée grossièrement (Docteur ! docteur ! il fallait lui acheter des bottines) qui,