Aller au contenu

Page:Mirecourt - Rachel,1854.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

interrogée devant moi dans les corridors d’une salle de spectacle sur ce qu’elle faisait, répondit, à mon grand ébahissement d’une voix de basse-taille et du ton le plus sérieux : « Je poursuis mes études. » Je retrouvais dans Mlle Rachel cette physionomie singulière du Gymnase (Décidément, votre rédaction a beaucoup trop de physionomie, docteur !) et cette jeune fille pauvrement vêtue qui poursuivait ses études.

« Bien à plaindre ceux qui, dans les arts, ne savent ni abhorrer ni admirer : tableaux, statues, monuments, chanteurs ou cantatrices, comédiens ou comédiennes, tragédiens ou tragédiennes, j’abhorre ou j’admire. (Ce diable d’homme ! il a toujours donné dans les extrêmes.) La jeune Rachel m’avait étonné, son talent me passionna. Il me fallut au plus vite mettre la main sur mon ami Merle, dont je partageais les goûts et les entraînements littéraires, pour le contraindre à suivre les débuts de celle que j’appelais déjà mon petit prodige. « — Cette enfant-là, disais-je, lorsque les