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Page:Mirecourt - Rachel,1854.djvu/62

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vains modernes ne trouvent pas dans son talent le moindre appui.

    « — C’est bien. Voici pour acheter des livres. » Et en même temps elle le forçait d’accepter deux louis.

    « — Quant à Corneille et à Racine, ajouta-t-elle, c’est moi qui me charge de vous les envoyer. »

    « Trois mois s’étaient écoulés. Notre petit paysan ne comptait plus sur les promesses de la grande dame, quand un beau matin il reçoit, franc de port, deux magnifiques volumes dorés sur tranche, reliure en chagrin, édition Furne. Sur la couverture étincelait son nom en lettres d’or, et au verso de la première page Rachel avait écrit :

           « Donné à Armand Le Brun à qui je souhaite un bel avenir.

    « Rachel. »

    « Je suis persuadé, monsieur, que dans la biographie de la grande actrice vous aurez plus d’un trait de ce genre à consigner. C’est ce qui me fait craindre pour la publicité de l’anecdote ci-dessus. Quoi qu’il en soit, si je ne puis témoigner à Rachel toute la reconnaissance de mon jeune protégé,

    J’aurai du moins l’honneur de l’avoir entrepris.

             « Agréez, etc.

    « Marquis de Gondrexante. »

    « Coutances, 28 mai 1854. »