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Page:Mirecourt - Rachel,1854.djvu/61

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Voilà son répertoire sérieux.

Le reste ne compte guère, et les écri-

    chacun dans leur vie intime un air, une physionomie sans arrière-pensée que vous nous montrez dans un fait inédit, une anecdote ignorée ou peu connue. Ce que vous avez fait pour les autres, vous le ferez apparemment pour Rachel.

    « Je vous prie, en conséquence, de considérer ce qui précède comme une sorte d’introduction à ce qui suit.

    « Au mois d’août 1849, Me Rachel parcourait la Bretagne et la Normandie. Après avoir joué Phèdre, à Avranches, elle passa, en se rendant à Caen, par Saint-Denis-le-Guast et s’y arrêta quelques heures. C’est là qu’elle eut occasion de remarquer un jeune paysan alors âgé de treize ans. Quand Rachel le rencontra, il lisait la vie d’Arondino. Elle s’approcha de lui et s’informa du volume qui l’intéressait si fort.

    « — Comment ! s’écria-t-elle, sont-ce là les ouvrages que l’on vous donne en prix ? Quelle pitié ! À quoi cela vous conduira-t-il, mon enfant ? Lisez donc Corneille, lisez Racine. Vous ne les avez point ?

    « — Non, mademoiselle.

    « — Je vous les enverrai. Comment vous appelez-vous ?

    « — Armand Le Brun.