Aller au contenu

Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 84 —

l’appel, et un quatrième, le P. Bodin, à peine revenu à Séoul, mais toujours souffrant des suites d’intoxication par les gaz, dut s’en éloigner bientôt et chercher à se rendre utile dans un climat plus chaud. Il est maintenant au Collège Général de Pinang.


LES JAPONAIS ET L’ÉGLISE CATHOLIQUE EN CORÉE APRÈS L’ANNEXION. — L’annexion de la Corée au Japon se fit en 1910, nous l’avons dit plus haut. De cette situation politique nouvelle, la Mission Catholique n’a pas eu à souffrir matériellement, et a joui depuis lors d’une plus grande sécurité, c’est incontestable. Mais il est impossible de ne pas constater aussi que c’est depuis cette date que les conversions de païens sont moins nombreuses. À la suite du mouvement insurrectionnel pour l’indépendance en Mars 1919, mouvement qui secoua un temps toute la péninsule, plusieurs catholiques furent enveloppés dans des sévices immérités, mais c’est généralement pour avoir été confondus par la police avec les adhérents des sectes protestantes, qui avaient trempé dans le mouvement. Les hautes autorités japonaises d’ailleurs n’ont pas manqué de rendre justice à l’Église Catholique en constatant le loyalisme dont les fidèles ont fait preuve dans ces circonstances. En 1920, le Gouvernement général de Chosen (nom actuel de la Corée) accorda à la Mission Catholique de Séoul le bénéfice de la personnalité civile, pour les biens ecclésiastiques de la capitale seulement, mais bientôt, en 1921, cette mesure fut généralisée pour toute la Corée et pour toutes les sociétés de Mission.


BRIGANDAGES ET TROUBLES AU KANTO. Captivité du P. Tchoi Pierre. — La Chine, comme chacun sait, est un pays charmant. Si charmant qu’il soit, il n’a pas su encore se défendre des brigands qui y pullulent. Un prêtre coréen du Kanto, le P. Tchoi Pierre, fut leur victime. Le 19 Juillet 1919 une bande de brigands chinois envahit tout à coup le village de Tjoyangha, pilla toutes les maisons et, après avoir saccagé la chapelle, emmena le prêtre comme otage. Il serait trop long de conter ce qu’il eut à souffrir, et à quelles épreuves il fut soumis. Obligé de suivre partout jour et nuit la horde qui le détenait, il dut