Aller au contenu

Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 85 —

assister à plusieurs combats entre brigands et soldats réguliers, vit tomber des morts à ses côtés ; sa coiffure fut même effleurée d’une balle, mais heureusement il n’avait pas été touché.

Pendant ce rigoureux hiver de Mandchourie, il ne put une seule fois durant six mois coucher dans une chambre chaude, et dans la crainte qu’il ne s’évadât, les brigands lui avaient percé l’oreille afin de l’attacher comme on ferait d’un vil animal. Les autorités françaises et japonaises s’essayèrent longtemps en vain à le faire élargir, mais les chrétiens coréens furent plus heureux dans leurs démarches, ils se cotisèrent pour essayer de racheter leur Père, et quand la somme parut assez forte aux brigands, liberté fut donnée au P. Tchoi de regagner sa résidence de Tjyoyangha. C’était en Février 1920. Il dut faire à pied, et par quels chemins ! 600 lys, soit 60 lieues, et put enfin se retrouver sain et sauf au milieu de ses généreux chrétiens. À côté du brigandage, qui ne cesse pour ainsi dire jamais dans cette région, de grands troubles survinrent là aussi, causés par les menées des Indépendants coréens. Sous prétexte de lever des subsides pour le soi-disant gouvernement provisoire de Corée, leurs agents firent de véritables coupes réglées dans toute la région. Mais à l’automne 1920, les choses se gâtèrent. Les japonais intervinrent, et ils le firent avec une justice sommaire qui malheureusement atteignit parfois des innocents. Nos chrétiens, à qui les missionnaires avaient conseillé de se tenir à l’écart du mouvement, s’aperçurent alors combien ils avaient eu raison.


30ème ANNIVERSAIRE DE LA CONSÉCRATION ÉPISCOPALE DE Mgr. MUTEL (1920). — Lorsque la guerre éclata, la Mission de Séoul se préparait pour 1915 à fêter solennellement les noces épiscopales d’argent de son Vicaire Apostolique, mais les événements vinrent interrompre tous ces projets, et ce ne fut qu’en 1920, le 21 Septembre, que le clergé, prêtres coréens et missionnaires de nouveau au complet, et les chrétiens coréens purent fêter le trentième anniversaire de la Consécration épiscopale de leur premier pasteur. Plus de 70 prêtres étaient réunis : parmi eux, il y avait 30 prêtres coréens, tous ordonnés par l’heureux jubilaire. En l’année 1921, le Souverain Pontife, à la