Aller au contenu

Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 51 —

train actuellement d’instruire la cause. Le 5 Avril vit le triomphe, à la ville de Kong-tjyou, du chrétien Son Thomas, étranglé en sa prison. Le 13 Décembre, plus au Sud, à la ville de Tjyen-Tjyou, six chrétiens subirent ensemble la décapitation. Ils avaient nom : Tjyo Pierre, Ri Pierre, Tjyeng Barthélémy, Son Pierre, Han Joseph, Tjyeng Pierre. En 1867, le 5 Janvier, c’est Joseph, fils de Tjyo Pierre, qui est à son tour martyrisé. Il avait été arrêté en même temps que son père, mais la loi coréenne ne permettant pas l’exécution simultanée du père et du fils, son exécution avait été remise à quelques jours plus tard. Le 21 du même mois, à la ville de Taikou, ce fut le chrétien Ri Jean qui fut décapité.


TROIS MISSIONNAIRES RÉUSSISSENT À ÉCHAPPER. — Des dix missionnaires qui, en dehors des deux évêques, évangélisaient la Corée, trois avaient réussi à se soustraire aux poursuites des persécuteurs. Passant tour à tour d’un lieu à un autre, ils souffrirent d’incroyables misères. Le 15 Mai, les PP. Féron et Ridel purent se rencontrer. Le mois suivant, le Père Calais, le troisième des rescapés, put lui aussi se mettre en communication avec eux. D’un commun accord ils décidèrent que l’un d’eux irait en Chine et, si la chose était possible, il essaierait de secourir la mission : le Père Féron, devenu le supérieur de la mission, confia ce soin au P. Ridel, qui en pleurant dut quitter la Corée. Une barque avait été préparée, elle était montée par onze chrétiens ; à la fin de Juin ils se mirent en route, et après une navigation laborieuse, ils abordèrent à Chefou dans la province du Chantong, le 7 Juillet suivant. Le missionnaire alla trouver l’Amiral commandant la flotte française et lui exposa la situation. Celui-ci promit de se porter au secours de la Mission coréenne.


EXPÉDITION NAVALE FRANÇAISE EN CORÉE. — C’est le 18 Septembre que l’Amiral Roze quitta Chefou avec trois navires. Il avait à son bord le P. Ridel, qui devait lui servir d’interprète. Malheureusement l’amiral n’avait aucune instruction de son gouvernement, ce fut sans doute la cause de son