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Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/85

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Blanc et Deguette, (ce dernier nouvellement arrivé de France), avait réussi à atteindre en mer le lieu du rendez-vous avec les guides coréens venus à leur rencontre, mais ceux-ci ne voulurent conduire en Corée que les deux missionnaires, prétendant que, pour le moment, la présence de Mgr. Ridel serait plus utile en Chine pour l’église coréenne. L’évêque céda à leurs instances et reprit encore une fois le chemin de la Mandchourie, tandis que ses deux prêtres parvenaient heureusement à mettre les pieds sur le sol coréen et gagnaient en grand secret la Capitale.


Mgr. RIDEL ENTRE à son tour EN CORÉE. Son ARRESTATION et sa LIBÉRATION.Mgr. Ridel n’eut qu’une hâte, celle d’aller rejoindre ses deux missionnaires ; aussi en automne 1877, il prend avec lui les PP. Doucet et Robert arrivés de France en Mandchourie au printemps précédent, et après dix-huit jours de fatigues et de dangers, il aborde heureusement sur la terre coréenne et va s’installer à Séoul. Au Père Robert, il confie le soin de commencer un séminaire ; les autres sont chargés de continuer à relever les ruines accumulées par la persécution et par la longue absence de tout prêtre. Pour lui, il se propose de préparer des livres d’instruction religieuse. Hélas ! au mois de Janvier 1878, un chrétien chargé d’aller en Chine porter les lettres des missionnaires et de l’évêque, fut arrêté. Mis à la torture, il révéla la présence des prêtres, et le 18 Janvier Mgr. Ridel fut appréhendé et jeté en prison. Des satellites furent envoyés dans toutes les directions pour se saisir des missionnaires, mais ils ne purent les découvrir. D’ailleurs bien perplexe était le gouvernement coréen. Il sentait que les temps étaient changés. Déjà en Février 1876, mais à son corps défendant, il avait dû signer à Kanghoa un traité avec les Japonais. Aussi la question se posait pour lui de savoir s’il fallait user des mêmes sévérités qu’autrefois en ce qui regarde les étrangers. Anxieux de savoir ce qu’il fallait faire de l’évêque, il hésitait, lorsqu’en Juin vint de Pékin l’ordre impérial de reconduire en Chine le Prélat. Cet heureux résultat était dû à l’intervention du ministre de France auprès du Tsong-li-yamen. Mgr. Ridel venait à peine de quitter Séoul, reconduit avec honneur jusqu’à