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Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/87

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courses en mer ou aux frontières, de se livrer à un travail sérieux de la langue coréenne. Ils avaient eu avec eux à Shanghai et à Tchakou plusieurs coréens qui leur rendirent de grands services sous ce rapport. Il faut citer surtout Kim François, Tchoi Jean et Kouen Thaddée. Il était temps de publier ces travaux. Le Père Coste qui, dès 1876, avait quitté le service des procures pour se mettre à la disposition de la mission de Corée, avait été chargé par Mgr. Ridel, en 1877, de s’occuper de l’impression d’une grammaire et d’un dictionnaire coréen-français, et dans ce but, était allé s’installer au Japon, à Yokohama. Grâce à son habileté et à son inlassable dévouement, la grammaire put paraître en 1880 et le dictionnaire en 1881, c’étaient les premiers ouvrages européens parus sur la langue coréenne.


ARRESTATION de deux Missionnaires. — L’arrestation de Mgr. Ridel en 1879 avait arrêté pour un temps les travaux des missionnaires, qui avaient dû rechercher dans les montagnes un abri sûr. En automne toutefois, ils s’étaient remis au travail, et le P. Blanc, qui depuis 1876 tenait les pouvoirs de provicaire, avait pris la direction de la Mission. L’hiver s’était passé sans incidents notables, lorsque le 15 mai 1879, le P. Deguette et 14 chrétiens furent tout à coup arrêtés dans le district de Kong-tjyou, grâce à la traîtrise d’un faux frère, et conduits à Séoul. Cette fois, le roi, en apprenant cette arrestation, parut irrité. On lui mettait sur les bras une fâcheuse affaire, où ne manqueraient pas d’intervenir le Japon, la Chine et les autres puissances. C’est ce qui arriva en effet. Le Ministre de France à Pékin, averti de l’arrestation du missionnaire, avait fait d’actives démarches et le 7 Novembre, sur l’ordre de la Chine, le P. Deguette quittait Séoul, reconduit à la frontière du Nord, comme l’année précédente Mgr. Ridel. Trois missionnaires seulement restaient en Corée. Il leur fallait des aides ; ils ne tardèrent pas à arriver. Au printemps 1880, MM. Mutel et Liouville, (le premier en Mandchourie depuis 1877, et le second depuis 1878,) essayèrent une expédition qui échoua, mais en automne, ils se mirent de nouveau en route