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Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/89

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et réussirent à débarquer le 12 Novembre dans la province du Hoang-hai-to, et s’installèrent à Tjyang-yen. Au mois de Janvier 1881, Mgr. Mutel gagne Paik-tchyen, ville plus rapprochée de Séoul, où il doit se rencontrer avec le P. Robert. Il était encore dans cette région au printemps, lorsqu’une alerte vint l’obliger à gagner Séoul pour s’y cacher. En effet, au mois de Mars, des allées et venues fréquentes autour de la maison où se trouvait le P. Liouville, avaient fait naître des soupçons dans l’esprit des satellites. Ils ne tardèrent pas à l’arrêter. Seulement ils avaient fait la chose sans mandat, et le gouverneur de la province, qu’on était allé prévenir, craignant sans doute une nouvelle affaire désagréable, fit donner l’ordre de rendre la liberté au prisonnier. La chose était nouvelle, et l’étonnement fut grand partout. Les missionnaires avaient enfin, semble-t-il, remporté la victoire, et conquis le sol coréen.

On savait désormais qu’ils étaient en Corée, et on les laissait tranquilles, mais c’est à partir de l’année suivante seulement (1882) que la liberté de pénétrer en Corée s’affirma cette fois d’une manière plus officielle, comme nous allons le voir plus loin.


DERNIER ÉDIT ROYAL
CONTRE LA RELIGION CATHOLIQUE (12 Juin 1881)

Tandis que le gouvernement et le peuple semblaient incliner vers la tolérance et manifestaient même le désir d’établir des relations avec les peuples occidentaux, les lettrés et plusieurs mandarins faisaient de leur côté tous leurs efforts pour continuer cette politique aveugle et égoïste, qui avait tenu depuis toujours le peuple coréen à l’écart des autres nations. Au cours de l’été, les lettrés des huit provinces présentèrent force requêtes contre les Japonais et contre les chrétiens. Le roi, peu porté aux moyens violents, ne voulut pas entrer dans leurs vues. Ceux-ci recommencèrent. À la fin, le gouvernement ennuyé fit prendre les principaux meneurs, un par province, et les envoya en exil ; bien plus, l’un d’entre eux, s’étant montré plus récalcitrant, et ayant même osé accuser le roi et la reine d’être