Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/129

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Dont les extrémités n’ont ni soir, ni matin…
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Mais c’est encor l’amour, l’espérance infinie,
Qui sont les feux sacrés d’où sort la poésie.
Beaux souvenirs d’enfance ! ô jours où j’aimais tant !
Dans un monde nouveau mon ame vous attend !
J’aime votre fraîcheur, vos amours si naïves,
Vos horizons si bleus, vos peintures si vives,
Vos clochers tout en or, dessinés dans les cieux,
Le soir, autour du lit, vos anges gracieux,
Et votre ame où n’éclôt qu’à demi la pensée,
Et vos pleurs cristallins, purs comme la rosée.
Voilà les doux trésors de là-haut descendus,
Et que jusqu’au cercueil le poète a perdus !

Mais que dis-je ? Jésus aussi nous purifie ;
Il aime l’homme simple et sans philosophie ;
Il aime les enfants, car l’empire des cieux
Appartient, il l’a dit, à ceux qui sont comme eux.
Oh oui ! soyons enfants pour devenir des anges,
Et le Dieu de Sion recevra nos louanges.
Amour, c’est le secret du Seigneur éternel ;
Tout n’est-il pas compris dans ce mot solennel ?

Ne crains plus d’exister. L’avenir, c’est l’enfance !
Le plus vieux souvenir, la plus jeune espérance