Aller au contenu

Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’on retrouvera si peu du caractère réfléchi et des convictions inflexibles du père, je ne la suivrai qu’en curieux, j’en avertis le lecteur…

La Révolution grondait ; Fréron fils en épia et en précipita l’explosion avec l’impatience d’un homme déclassé. La cour l’avait abandonné, il abandonna la cour. Camarade de collège de Robespierre et de Camille Desmoulins, il les retrouva à la tribune et dans la presse, et il s’en fit des appuis. Pendant que sa belle-mère et l’abbé Royou transformaient l’Année littéraire en Ami du roi, Fréron fils créait l’Orateur du peuple, avec cette épigraphe ambitieuse :


Qu’aux accents de ma voix la terre se réveille !
Rois, soyez attentifs ! Peuples, prêtez l’oreille !


Hurlement perpétuel, dénonciation quotidienne, l’Orateur du peuple, digne supplément de l’Ami du peuple, attira les défiances de la justice ou de ce qui en tenait lieu : un matin, Fréron fut incarcéré à la Force, au moment même où sa belle-mère était con-