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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/129

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duite à l’Abbaye pour son zèle trop royaliste[1].

Mais Fréron ne demeura que quelques jours à la Force ; il poussa les hauts cris, il fit jouer toutes les influences. Écoutez son style plein de boursouflure : « Citoyens, pourrez-vous le croire ? l’Orateur du peuple est dans les fers ! Il n’avait pris la plume que pour défendre vos droits ; le bureau de la ville a calomnié ses intentions. C’était bien la peine d’affronter la mort sous les remparts de la Bastille, d’écraser la tête de nos tyrans et d’enfoncer dans des gouffres de sang et de boue le cadavre hideux de l’ancien régime, s’il faut qu’un M… rive sur les citoyens les fers

  1. Ordre d’incarcération de la dame veuve Fréron dans la prison de l’Abbaye. Paris, 23 juillet 1791. — Autographes de la collection Lucas-Montigny.

    Voici quelques derniers détails sur Mme Freron, donnés par M. Du Chatellier : « Les relations de son mari avec les derniers rois de Pologne la firent appeler à Wilna et à Grodno pour se charger de l’éducation de deux jeunes filles, dont l’une portait le nom des Radziwil et l’autre celui des Poniatowski. »