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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/131

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Une amitié telle l’unissait à Desmoulins et à sa femme qu’il avait donné leurs prénoms à ses deux enfants, — enfants illégitimes, et dont la mère est restée inconnue.

La fortune politique de Fréron se décida enfin.

Nommé par le département de Paris député à la Convention Nationale, il siégea au faîte de la Montagne et se montra impitoyable pour les Girondins. Il vota la mort de Louis XVI, sans, appel et sans sursis. J’indique les principales lignes de sa vie, en homme qui ne veut rien excuser, rien approuver, — même rien expliquer. Après le 31 mai, on le nomma, avec Barras, Robespierre jeune et Salicetti, commissaire des armées, et on le chargea de faire rentrer Marseille dans le respect de la République. Fréron s’acquitta de cette mission avec un entrain qui l’a perdu aux yeux de l’histoire. Il dépassa le but, dit-on, et oublia que les traîtres de la France étaient des Français. De Marseille, il se rendit à Toulon, et, enhardi par un premier succès, aveuglé, assourdi par une