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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/130

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du despotisme ! Et quel citoyen ! le plus enthousiaste des droits du peuple, son Argus tutélaire, l’un des écrivains les plus patriotes qu’ait produits la Révolution ! Voilà donc le fruit de ses veilles ! Se serait-on flatté d’enchaîner sa plume et son courage ? Pitoyable calcul ! Sa main, sous le poids même des chaînes, atteint ses oppresseurs et imprime sur leur front le sceau de l’ignominie !… »

Sorti de prison, Fréron fils alla se jeter dans les bras de Camille Desmoulins et de sa femme, qui habitaient une jolie maison de campagne à Bourg-la-Reine, devenu Bourg-Égalité. Stanislas était un des hôtes assidus du jeune ménage : il se roulait dans l’herbe tendre et jouait avec des lapins, ce qui lui avait valu de la part des deux époux le sobriquet de Lapin. Lui-même appelait Camille le Vieux Loup ou Bouli-Boula ; Lucile était Rouleau, et leur fils le Lapereau[1].

  1. Correspondance inédite de Camille Desmoulins, publiée par M. Matton aîné.