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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/16

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On veut aussi qu’il ait pris pendant quelque temps le titre de chevalier. Il n’y a rien d’impossible à tout cela. Cependant ses tâtonnements ne furent pas de longue durée, car on le voit à vingt et un ans faire sa visite à l’abbé Desfontaines et s’essayer dans son recueil périodique : Observations sur les écrits modernes. Je lui aurais souhaité un autre patron ; celui-ci avait un détestable renom dans le monde. Mais on doit convenir que, pour apprendre le journalisme, Fréron ne pouvait s’adresser mieux : l’abbé connaissait à fond tous les secrets et toutes les ressources de cet art nouveau ; le Normand ouvrit son sac au Breton, qui ne se fit pas faute d’y puiser. À quelque temps de là, l’abbé récompensait son jeune collaborateur par ce paragraphe des Observations : « M. Fréron est connu d’un grand nombre de personnes d’esprit et de lettres comme un jeune homme d’un goût sûr et parfait, d’une fine littérature, et surtout comme un excellent humaniste. Il consacre ses talens à l’histoire, qu’il étudie avec une extrême application depuis plu-