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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/25

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acérés. Il l’attaque de toutes les manières, en prose et en vers :


L’autre jour, au fond d’un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron ;
Devinez ce qu’il arriva :
Ce fut le serpent qui creva.


Épigramme qui serait parfaite si elle ne renfermait une faute de français[1], et si elle n’était renouvelée de l’Anthologie pour la troisième ou quatrième fois.

Après l’épigramme, voici le petit poëme. J’ai nommé le Pauvre diable, triste chef‑d’œuvre, dont la lecture laisse une impression de terreur et de honte.

Faut-il murmurer ici ces vers inspirés par le génie de l’atrocité ?


Enfin, un jour qu’un surtout emprunté
Vêtit à cru ma triste nudité,
Après midi, dans l’antre de Procope
(C’était le jour que l’on donnait Mérope),
Seul en un coin, pensif et consterné,
Rimant une ode et n’ayant point dîné,

  1. Averti par quelques puristes. Voltaire donna un nouveau tour au troisième vers :

    Que pensez-vous qu’il arriva ?