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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/30

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Pauvre Diable, et a la plume levée pour écrire l’Ecossaise ?

Fréron répliqua fort poliment. Au sujet de la question d’inimitié, il s’exprime de la sorte : « M. de Voltaire est trop judicieux pour penser, avec une foule de petits auteurs, qu’un critique est l’ennemi de ceux dont il censure les ouvrages ; c’est le refrain ordinaire et pitoyable de l’amour-propre blessé. On aurait dû plutôt dire à M. de Voltaire que je suis depuis longtemps son ami, car je l’ai beaucoup plus loué que critiqué. Mais je ne suis ni son ami ni son ennemi, n’ayant pas l’honneur de le connaître personnellement ; je suis son admirateur, son panégyriste et son critique. »

Eh ! c’est justement ce ton de courtoisie qui exaspère Voltaire ; c’est ce sang-froid constant qui le met hors de lui. Aussi, peu de jours après cet échange de lettres, il fait imprimer l’Écossaise, cette nouvelle vengeance.

Le Café, ou l’Ecossaise fut représenté à la Comédie-Française le 26 juillet 1760.