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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/59

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distinction. Il ne put donc détromper son parent, qui ne lui a fait aucun bien ni pendant sa vie, ni après sa mort. »

Fréron raconte l’existence déplorable que traîna pendant longtemps ce naïf rejeton d’un grand homme.

« Les secours qu’il avait reçus des généreuses héritières de M. de Fontenelle ne pouvaient soulager que pour un temps sa misère ; il retomba bientôt dans l’indigence ; il n’avait pour toute ressource qu’un emploi très-médiocre. M. Titon du Tillet, ce citoyen si noble, si, vertueux, si sensible gémissait de son infortune. Comme son âge et ses infirmités ne lui permettaient pas de faire des démarches, il me fit l’honneur de penser à moi, m’adressa M. Corneille, et me chargea d’imaginer quelque moyen de lui être utile. Il me vint dans l’esprit de solliciter pour lui une représentation d’une des pièces de son oncle. J’en parlai d’abord à deux ou trois comédiens, qui goûtèrent ma proposition. Je menai M. Corneille chez des personnes du premier rang et les plus propres à faire