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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/64

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pas à voir d’un côté Corneille et Racine, de l’autre Molière et Regnard ? On y placerait après leur mort MM. de Crébillon et de Voltaire, et tous ceux qui, comme eux, illustreraient la scène française. » Pour le coup, voilà de l’abnégation, et de la plus haute ; il y a là de quoi désarmer un adversaire moins irascible que Voltaire.

Fréron termine par quelques renseignements sur la fille de M. Jean-François Corneille : « Si le neveu de Corneille n’a pas les talents de son oncle, il en a les vertus. Comme eux il pense avec noblesse, et son âme est aussi sensible que la leur. Vous apprendrez avec plaisir, monsieur, l’usage qu’il a fait des cinq mille francs que lui a valus sa représentation. Il a commencé par payer ses dettes, et, sur ce qui lui est resté, il a mis une somme à part pour donner à sa fille, âgée de dix-sept ans, une éducation digne de sa naissance, de son sexe et de ses heureuses dispositions. Elle est entrée à l’Abbaye de Saint-Antoine, où elle aura pour se former les conseils d’une prieure vertueuse, aimable