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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/74

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Fréron, — destiné, lui aussi, à jouer un rôle bruyant.

La brochure en question a pour titre : Anecdotes sur Fréron, écrites par un homme de lettres à un magistrat qui voulait être instruit des mœurs de cet homme. Elle fut envoyée manuscrite à Voltaire, en 1760, par Thiriot, et répandue peu de temps après, imprimée, dans le public. On l’attribua aussitôt à Voltaire, qui en accusa effrontément La Harpe. Il n’existe rien de comparable à cet ignoble libelle, dont on fit trois réimpressions en dix ans. Fréron y est accusé de toutes les gentillesses capables de conduire un homme à l’échafaud.

Par bonheur pour lui, ses protecteurs étaient plus intelligents que ses calomniateurs. Voltaire a beau écrire en grinçant des dents : « Dites à Protagoras qu’il se trompe grossièrement, pour la première fois de sa vie, s’il pense que M. le duc de Choiseul protège les Polissots et les Frélons, au point de prendre leur parti contre des hommes qu’il estime. Il les a protégés en grand