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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/75

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seigneur tel qu’il est ; il leur a donné du pain ; mais il est si loin de prendre leur parti qu’il trouvera fort bon qu’on les assomme de coups de canne[1]. » Outre qu’il se serait présenté peu de gens pour donner des coups de canne à Fréron, la vérité est que le duc de Choiseul lui confiait la révision et la rédaction de certains travaux ; Fréron était pour lui quelquefois un secrétaire précieux. J’en trouve la preuve dans une lettre autographe de ce dernier : « Dans le temps que je me disposais à partir pour la Bretagne, il m’est survenu des ouvrages de surérogation que je n’ai pu refuser, entre autres un Mémoire important auquel s’intéresse M. le duc de Choiseul, et que lui-même a dit qu’on m’apportât pour y mettre de l’ordre et du style. Je suis très-occupé de ce Mémoire, qui ne sera fini que demain ou après-demain[2]. »

La plume de Fréron était très en crédit auprès des gens de cour, car, dans la même

  1. À M. Thiriot, Tournay, le 7 juillet 1760.
  2. Lettre publiée par M. Du Chatellier.