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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/80

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Fréron est bien malade, qu’il est mourant, mais qu’il n’en veut pas moins que le souper ait lieu ; qu’il prétend lui remettre le sceptre de la critique et le déclarer son successeur, en présence de toute la société. Tant de tendresse et une si profonde connaissance de ses talents font couler des larmes de tristesse et de joie des yeux du journaliste futur. Il promet de se rendre à la lugubre cérémonie ; il arrive, conduit par son introducteur. Dès qu’on nomme M. Poinsinet, tout le monde se lève et témoigne pour sa personne la plus grande vénération. Il était nuit alors ; la chambre, comme celle d’un malade, était très-faiblement éclairée ; il a peine à distinguer personne ; tout marquait la consternation. Il approche du lit du mourant ; un médecin[1] lui tâtait assidûment le pouls et annonçait qu’il n’avait plus longtemps à vivre. Un bruit sourd

  1. Un nommé La Coste, qui en faisait le rôle ; personnage très-plaisant par son sérieux. On le dit auteur d’une espèce d’Histoire d’Espagne qui l’a fait mettre à la Bastille