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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/84

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Laurens, ces deux bas comparses de la philosophie, en font le texte perpétuel de leurs sarcasmes immondes[1]. Palissot lui-même cède à l’exemple, et versifie :


C’est bien à toi, Zoïle hebdomadaire,
Ivre d’orgueil encor plus que de vin,
D’oser fixer le rang d’un écrivain !
Va, si tu peux, recommencer à boire,
Mais ne crois pas distribuer la gloire.


Voltaire n’est pas le dernier à arriver dans ce chœur : « L’âne d’Apulée mangeait

  1. S’il fallait absolument donner une idée des monstruosités vomies contre Fréron par ces démons subalternes, je choisirais un extrait du Colporteur. Dans cette diatribe générale, l’auteur imagine que Fréron loue son appartement pour des rendez-vous ; et, après avoir esquissé une scène scandaleuse, il l’introduit ainsi : « La comtesse jeta les hauts cris et demanda du secours. Fréron, qui était au-dessous, fut attiré par le bruit, et il entra dans la chambre. M. de… se jeta sur lui et le laissa presque mort sur place ; ses plaintes firent connaître au comte qu’il s’était mépris, et après avoir fait venir une lumière, il reconnut le héros de l’Écossaise expirant sur le plancher. » — Eh quoi ! c’est toi, faiseur de feuilles ? lui dit le comte étonné. — Eh ! oui, monseigneur ; voyez dans quel état vous venez de me mettre ! C’est après--