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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/88

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de Mme Didier, que vous avez reçues et mangées ; je paye cent écus de pain au boulanger ; je paye douze cents francs à M. Martin, dont il y en a au moins six cents pour ma noire sœur. J’ai payé des cafetiers, des rôtisseurs, des tailleurs de cors, que sais-je ? J’ai presque oublié mes bienfaits aussi bien que vous. Je vous ai laissé mes meubles, qui valaient mille écus au moins. Vous étiez un pauvre petit maître de musique qui ne gagnait pas dix francs par mois. Je vous ai trouvé des écoliers, je vous ai mis à même de gagner votre vie ; etc., etc.

« Pour en venir à Mme Gauthier, la marchande de vin, soyez persuadé, mon cher et très-cher beau-frère, que je ne lui dois rien, et que je ne lui payerai pas une obole de ce qu’elle me demande si ridiculement ; etc., etc., etc. »

La lettre a quatre pages sur ce ton, et elle est datée du 7 mars 1754. Le 1er juin suivant, Fréron fut mandé au Châtelet, et interrogé par M. Miché de Rochebrune,