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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/87

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l’avez toujours été. Avez-vous oublié, malheureux, ce que vous êtes ; que vous n’aviez ni habits, ni linge, ni bas, ni souliers, quand mon aimable sœur s’est amourachée de vous ? Votre mémoire ne vous rappelle-t-elle plus que vous m’avez usé plus de deux douzaines de chemises, plus de vingt paires de bas, et que votre grand chagrin était de ne pouvoir mettre mes souliers, parce que la nature vous avait doué d’un pied trop énorme ?…

« Il m’a fallu vous équiper de pied en cap et vous nourrir pendant trois ans, bêtise que j’ai eue et que vous êtes bien fâché que je n’aie pas encore ; voilà la source de toutes les horreurs que vous me faites. Mais quand j’aurais les dix mille livres de rentes que ma sœur a écrit à ma mère que j’avais, quand j’aurais même cent mille écus de rente, ne comptez plus sur moi, j’ai passé l’âge d’être dupe, et vous avez bien fait de profiter de mon imbécillité. Vous me coûtez, vous et votre femme, plus de douze mille francs. Je paye pour vous les mille quarante-quatre livres