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Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/145

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OLYMPE DE GOUGES.

III

L’Homme généreux, de même que le Philosophe corrigé, fut présenté à la Comédie française, qui avait fini par prendre son mal en patience ; s’ils furent refusés, cela va sans dire. Encore en oublié-je deux ou trois à dessein. Par exemple, je crois que les comédiens français se sont véritablement trompés au sujet de Molière chez Ninon ou le Siècle des grands hommes. Il est vrai qu’ils étaient poussés à bout. Cette pièce sort tout à fait du cadre et du style habituel des œuvres de madame de Gouges, bien que, selon sa détestable coutume, elle avoue l’avoir composée en moins de six jours. C’est une galerie largement entendue où apparaissent Mignard, le prince de Condé, la reine Christine, Scarron et sa femme, Des Yveteaux, Chapelle, le comte de Fiesque et la marquise de La Sablière. Une intrigue suffisante, et dont l’idée a souvent été exploitée depuis, circule à travers de nombreux épisodes historiques présentés avec habileté : il s’agit d’une fille de condition qu’une vocation décidée entraîne vers le théâtre, et qui s’enfuit de chez ses parents pour venir s’engager dans la troupe de Molière ; par ses conseils, le grave auteur de l’École des femmes parvient à la détourner de son projet et à lui faire épouser l’homme qu’elle aime. Madame de Gouges n’a pas manqué de donner le nom d’Olympe à cette jeune exaltée.

Telles sont les principales lignes de cette comédie