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Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/377

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PLANCHER-VALCOUR.

Plancher-Valcour se donne le titre d’ancien avocat, titre que je retrouve dans plusieurs biographies. Je me demande où il prit le temps d’étudier le droit[1].

Ses contemporains me l’ont dépeint comme un homme plein d’esprit et de gaieté, bon camarade, joyeux convive surtout. « Personne, mieux que la femme qui le pleure, n’a su combien il fut tendre époux, et ceux qui l’ont connu avouent qu’il serait difficile d’être plus aimable. » Ainsi s’exprimait, quelques jours après sa mort, un de ses parents, le libraire Plancher, éditeur du Manuel des Braves.

Les Gaudrioles modernes ont imprimé plusieurs fois une chanson de Plancher-Valcour, qui paraît être une des dernières qu’il ait composées ; c’est la Mère Picard ; on y trouve quelques couplets attrayants :

Mère Picard, dit-on, dans son jeune âge,
Fut la Vénus, la perle du quartier ;
Joli minois, appétissant corsage,
Dieu ! quel trésor pour un cabaretier !
Les ris, les jeux volaient sur ses traces,
Et constamment suivaient son étendard ;
Mais plus de jeux, de ris ni de grâces :
Ils sont couchés chez la mère Picard.

Mère Picard avait chez son grand père,
Étant enfant, vu souper Crébillon,
Bernard, Gresset et Delille, et Saint-Pierre,
Et Saint-Lambert, et Voltaire, et Piron.

  1. Dans les Pantins du Boulevard, Mayeur dit, en outre, que Valcour a été commis aux poudres et salpêtres de l’Arsenal, et qu’il s’est marié dans ce poste.