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Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/378

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OUBLIÉS ET DÉDAIGNÉS.

Leurs successeurs réclament leurs titres,
Maint connaisseur en sourit à l’écart ;
Un autre dit, en cassant les vitres :
Ils sont couchés chez la mère Picard.

Ce fut au mois de février 1815 que l’ex-citoyen Aristide Valcour sortit de son lit pour endosser la robe d’hyver et d’esté, selon l’expression de La Fontaine. Il s’était retiré depuis quelque temps à Belleville, comme font les petites fortunes, et il y vivait avec ses souvenirs, — ce qui, si joyeux convive et si homme aimable que l’on soit, doit être une triste vie lorsque, comme Plancher-Valcour, on a composé et chanté en public des férocités aussi mal rimées que celles-ci, dans le Vous et Toi :


Pour voiler leurs projets affreux,
Leur despotisme sanguinaire,
Les rois, ces tyrans désastreux,
Prenaient le masque populaire.
Ce masque est le mieux imité,
C’est l’art le plus fin qui l’apprête ;
Il est tellement incrusté
Qu’il ne tombe qu’avec la tête ! (Bis.)

Certainement je n’en veux pas à Plancher-Valcour de la tranquillité et de la douceur de ses dernières années ; peut-être a-t-il expié les emportements de son âge mûr et regretté les écarts de son inspiration ; mais je ne crois pas à cette grande gaieté dont on m’a parlé ; je n’ajoute pas foi à cette insouciance épicurienne dont on a fait parade pour lui. Il est de