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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/108

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LES RESSUSCITÉS

dernes, l’Abbaye-au-Bois apparaissait dans le bleu du lointain comme un autre Parnasse, un sacré vallon, disaient les derniers preux de la Mythologie.

Ne nous y trompons pas, l’Abbaye-au-Bois formait une coterie littéraire aussi puissante que l’Université et que la Revue des Deux Mondes. Elle distribuait des brevets de gloire et nommait des académiciens, entre autres M. Ampère et l’auteur du Théâtre de Clara Gazul. Une lecture à l’Abbaye-au-Bois équivalait à un ordre de représentation à la Comédie-Française. Madame Casa-Major n’est pas arrivée autrement.

Mais n’oublions-nous pas un peu trop madame Récamier pour l’Abbaye ? Ne délaissons-nous pas un peu trop la maîtresse de maison pour la maison elle-même ? Causons encore, causons de cette femme sans rivale, l’orgueil de notre nation, — qui n’a pas tous les jours une si bonne occasion de se montrer orgueilleuse !

Elle aimait à se vêtir de blanc, gazes, mousselines, étoffes tendres. Cela lui allait on ne peut mieux. Son portrait, qui est au Louvre, a été gravé maintes fois. C’est bien