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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/187

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HENRY MURGER

du feu. — J’ai beaucoup d’espérance maintenant. J’ai déjà été malade comme ça, dans le temps, quand je ne te connaissais pas ; on m’a sauvé. Pourtant, je n’étais pas heureux dans ce temps-là, j’aurais bien dû mourir. — Maintenant que nous pouvons être heureux, on me sauvera encore, car je me défendrai joliment contre la maladie. Je boirai toutes les mauvaises choses qu’on me donnera, — et si la mort me prend, ce sera de force. »

Elle l’a pris de force, en effet.

Dès son entrée à la maison Dubois, les médecins le condamnèrent d’un hochement de tête unanime. Le mal faisait, de minute en minute, d’épouvantables progrès. Le dimanche et le lundi, ce fut un véritable pèlerinage à la maison du faubourg Saint-Denis. Peu de personnages, même entre les plus marquants, ont vu à leur chevet autant de fronts douloureusement penchés, autant de regards débordant de larmes. Il fallait pourtant se contenir, et c’était le plus difficile, car Murger interrogeait chacun d’une prunelle dilatée et curieuse ; il avait l’espérance de guérir, et cette espérance il l’a gardée jusqu’à la fin. — Des repré-