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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/212

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LES RESSUSCITÉS

passer de sucre et de café, les enfants de la vaine Albion redeviendraient ce qu’ils étaient lorsque Jules César, Canut, roi de Danemark, et Guillaume de Normandie s’amusèrent successivement à y faire une descente. »

Le vent les pousse en Espagne. Un auto-dafé a rassemblé sur une grande place des cavaliers en habits magnifiques et des femmes éclatantes de beauté et de sourires. Là, Faust entend le fameux inquisiteur Torquemada se vanter auprès d’Isabelle et de Ferdinand de ce que le tribunal a jusqu’à présent fait le procès à quatre-vingt mille personnes, et immolé dans les flammes six mille hérétiques. Faust commence à croire que toutes ces horreurs appartiennent essentiellement à la nature de l’homme, qui, en sa qualité d’animal, doit ou déchirer ses semblables ou être déchiré par eux. Il enveloppe sa figure dans son manteau, qu’il baigne de larmes.

D’autres scènes non moins atroces l’attendent cependant en Italie. À Milan, c’est le meurtre du duc Galéas Sforce, dans la cathédrale ; à Florence, c’est l’assassinat du neveu du grand Côme, ordonné par l’archevêque Salviati. Enfin Faust et Léviathan mettent le