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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/23

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M. DE JOUY

Ses derniers disciples, — en tête M. de Jouy, — l’assistèrent pieusement jusqu’à la fin. Ils reculèrent autant que possible l’instant fatal, et escarmouchèrent autour d’elle avec une présence d’esprit et un semblant de sécurité vraiment remarquables. À peine si l’on compte une défection dans cet autre Waterloo, — celle de M. Soumet, un Bourmont littéraire. On eût dit qu’ils avaient encore cent ans à vivre, tant leur riposte était allègre et leur coup de feu décisif. L’opinion publique en fut ébranlée plus d’une fois et n’en assista que plus curieusement à ce dernier acte de tragi-comédie.

M. de Jouy s’est beaucoup moqué de nous dans ces derniers temps-là. — Il a eu quelquefois raison. Il préférait toujours son carrick à nos surcots moyen âge, à nos manteaux espagnols, à nos robes dantesques, à nos ailes mystiques de séraphin, — voire même à la feuille de vigne de la Morgue, où il nous a si souvent reproché d’aller quérir nos héros. Il a vaillamment combattu l’essor du romantisme, il s’est opposé de toutes ses forces à l’invasion des barbares ; puis, enfin, quand le torrent révolutionnaire s’est épandu par