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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/54

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LES RESSUSCITÉS

les marches d’un autel sanglant, et vous aurez l’impression produite par l’apparition de ce livre saint. Des larmes de joie en vinrent aux yeux de toutes les mères. Peu s’en fallut qu’on ne décorât le devant des maisons et qu’on ne jetât des fleurs sur le pavé des rues, comme pour l’entrée à Jérusalem. « Quel est donc ce jeune homme, se demandait-on, qui ramène pieusement le Dieu de ses pères dans un pan de son manteau ? »

La France aime Dieu ; on ne peut lui ôter cela. Famille et religion, vous êtes invincibles ; car vous êtes les deux sources d’honnêteté et d’amour ; en vous est la poésie, grande et petite ; vous ne serez pas supprimées par les fous. Rêves frémissants de jeunesse, flammes mystiques mal éteintes, tendresse grave des parents, branches de buis accrochées au foyer domestique, pleurs silencieux qui tombez journellement sur les tombes, vous êtes plus forts que tous les philosophes !

J’ai relu le Génie du Christianisme ; c’est encore le livre de notre époque, — le livre d’un lendemain de révolution. Il a des baumes pour toutes les plaies, des consolations pour toutes les souffrances. Il prouve et il émeut, il rai-