Page:Montesquieu - Deux opuscules, éd. Montesquieu, 1891.djvu/18

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se retrouvent sur notre exemplaire ; les réclames qui sont au bas des pages, le papier et les caractères, qui sont manifestement ceux : dont se servit plus tard Desbordes, imprimeur à Amsterdam, pour les Considérations sur les causés de la grandeur des Romains et de leur décadence[1], tout indique que l’impression a été faite en Hollande.

L’exemplaire des Réflexions sur la Monarchie universelle en Europe, que nous pûmes acquérir en janvier 1886, par l’intermédiaire de M. Duthu, libraire à Bordeaux, à la vente de M. Téchener, est le même que celui décrit par Walckenaër. Le nom du Président, écrit de la main de M. Honorât Laîné, frère du ministre de Louis XVIII, sur le titre ; des lettres et autres pièces, dont nous parlerons dans la préface que nous annonçons plus haut, ne laissent aucun doute sur l’origine de cet exemplaire.

Ce précieux opuscule est revenu à son point de départ, après avoir été prêté à M. Laîné, puis à M. Aimé Martin. Vendu par les héritiers de ce dernier à M. Téchener, il est resté dans la bibliothèque de ce libraire de 1847 à 1886[2].

Les renseignements que nous avons pu recueillir sur cette œuvre, aideront à saisir l’intérêt que sa publication peut avoir.

« Les ennemis d’un grand prince qui a régné de nos jours, dit Montesquieu dans ses Réflexions, l’ont mille fois accusé, plutôt sur leurs craintes que sur leurs raisons,

  1. Remarque faite par M. R. Dezeimeris.
  2. M. Aimé Martin gardait indûment une autre œuvre plus importante ; le mardi 16 novembre 1847, pendant la deuxième vacation, fut mis en vente publique le n° 234 du catalogue de ses livres. Sous ce numéro était classé l’article suivant : « MONTESQUIEU, Sur les richesses d’Espagne, petit in-f°, demi-rel. Manuscrit autographe ayant pour titre : Deux vieux manuscrits que j’ay faits autrefois sur les richesses d’Espagne. » Le rédacteur du catalogue ajoutait : « Les manuscrits de Montesquieu, comme ses lettres autographes, sont des plus rares. »
    Qui nous dira ce qu’est devenu ce manuscrit ? Il fut vendu soixante-quatre francs ! Quelle bibliothèque le conserve ?
    Nous avons, dans l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux, lancé cette demande, mais nul renseignement ne nous est encore parvenu. Nous prions de nouveau les érudits et les bibliophiles qui pourraient nous renseigner sur le sort du manuscrit des Richesses en Espagne, de vouloir bien nous éclairer.